GERWAL

Une histoire sans nom.

 

 

Une histoire interminable, sans fin, dont je n'ai même pas le début...

En fait, juste une...:

 

 

Une histoire sans nom

 

 

 

Une histoire sans nom

 

chapitre 1

 

Toute ressemblance avec des personnes, des lieux ou des situations ayant pu exister serait, en règle générale, en partie fortuite.

 

Roger « la schnouff » replia méticuleusement son exemplaire du « Parisien Libéré », essuya ses lunettes et rangea soigneusement sa pince à tiercé.

 

Il retint difficilement un rot intempestif et inconvenant, et interpela Rita, la serveuse du « Balto »:

« Eh-oh... Mistinguette... tu m' feras la soustraction !... » en déclenchant, comme à chaque fois, l'hilarité générale des autres habitués du bar-tabac.

La TSF, réglée sur Radio-Luxembourg depuis belle lurette, diffusait une suite de réclames insipides et de chansons sans intérêt auxquelles personne ne prêtait attention, malgré le son poussé à fond.

 

« Bon... On a: un jaune... un jambon-beurre, un rillettes-cornichons... deux ballons de Côtes, un p'tit noir... et un calva... et j' te compte pas les sucres et les cacahuètes, hein, mon salaud... »

« Et tu mettras une Gitane-maïs, aussi... sans filtre!... et un billet de Loterie Nationale, tiens... qui finit par 7...»

 

Il rejoignit sa vieille Traction-Avant, garée un peu plus loin sur le trottoir, et démarra péniblement en pétaradant dans un nuage de fumée noire et âcre, non sans avoir fait une queue de poisson presque involontaire à un jeune zazou cycliste trop pressé.

« Eh-oh... Darrigade... tu m' donneras l'adresse de ton coiffeur... », qu'il lui lança avec humour...

(à suivre)

 

Observations de l'éditeur:

« Non, non, non...et NON!... Trop caricatural et je te rappelle les derniers décrets (tabac, jeux, alcool, sucre et graisse, drogue, pollution..)... si tu veux avoir une chance d'être lu !... Très cordialement à toi.»

 

 

 

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Une histoire sans nom

 

chapitre 1

 

Toute ressemblance avec des personnes, des lieux ou des situations ayant pu exister serait, en règle générale, en partie fortuite.

 

Adeline (Pierrette, pour l'état-civil) roula négligemment son numéro du « Marie-Claire » et jeta un coup d'œil distrait, mais inutile, à son téléphone portable dernier cri.

 

Elle parvint à étouffer un bâillement involontaire et passa devant la caissière du « Lighthouse's Garden ».

Cette dernière lui lança un « Au revoir, madame... bonne journée... » commercial et indifférent, auquel elle répondit par un hochement de tête machinal.

Un peu partout, au dessus des tables, des écrans plasma diffusaient les derniers vidéo-clips branchés du moment, que certains clients regardaient d'un air blasé en dépit du son un peu trop bas.

 

Elle reposa les restes de son plateau repas sur le chariot destiné à cet effet; la salade « seaside & vegetarian » était presque trop copieuse et son quart d'eau gazeuse était trop glacé... pas bon pour les gencives, ça...

La strawberry-fruit bio et "équitable" qu'elle emporta après l'avoir soigneusement rincée lui ferait un excellent encas pour calmer une éventuelle petite fringale.

 

Elle rejoignit son vélo, un vieux vélo d'homme, acheté une bouchée de pain chez Emmaüs-Rivoli, et remis en état et décoré à grands frais par un ami artiste, en retira l'antivol et démarra rapidement, d'un coup de mollet énergique et résolu en évitant adroitement un 4X4 rugissant.

Elle ignora avec superbe le « Casse-toi, pauv' conne... » lancé par la vitre baissée du bolide.

(à suivre)

 

Observations de l'éditeur:

« Pas bravo!... Avec ça... qui c'est qu'on va se mettre à dos, hein, tu y'as pensé ? Tout-le-monde... Non, hein... faut pas tomber non plus d'une caricature dans l'autre... Salutations amicales. »

 

 

 

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Une histoire sans nom

 

chapitre 1

 

Toute ressemblance avec des personnes, des lieux ou des situations ayant pu exister serait, en règle générale, en partie fortuite.

 

Jean-Bernard, dit « J and B », reposa le plus discrètement possible un vieux « Play-Boy » en regardant le bout de ses Santiags par dessus les verres de ses Ray-Ban Aviator...

 

Il lâcha un pet silencieux à travers le cuir de son jean's Armani et s'adressa à Tony, le barman du « Shoot-Gun Caffe»:

« Hé, Chouchou, tu fous ça sur mon compte, et pas un mot au patron, hein... T'inquiète pas, dès que je me suis un peu refait, j' te règle tout ça, j'achète une Porsche 911 et j' t'emmène à Venise et à Amsterdam... promis... »

Un vieux juke-box Wurlitzer déferlait des classiques de rock-sudiste et de country-blues dans un brouhaha ambiant et dans une indifférence quasi générale, en dépit d'un volume poussé au maximum.

 

« Voui-voui... t'en fais pas, Dji... mais si tu continues, chez Kro. et chez Déspé., ils vont devoir fermer la boutique... », pouffa t-il en purifiant l'atmosphère enfumée grâce à un épais nuage de Fleur du Mâle de J.P. Gaultier.

Et, jetant un coup d'œil à sa Breitling Chronomat avant de sortir, J-B reprit: « Et tiens... prépare-moi donc un ou deux beef-burgers à emporter... Amora!... ketchup et mayo... ».

 

Il avança en titubant légèrement jusqu'au parking où était garée sa bécane: une Harley road-king, entièrement customisée et évita de justesse un jeune du quartier voisin, habillé en Nike et Adidas, sur sa 125 Kawasaki.

« Oh, Momo... tu t' crois où, là, t'es pas sur ton dromadaire, ici... Tu r'tournes chez toi... pour faire le Paris-Dakar... », rigola t-il.

(à suivre)

 

Observations de l'éditeur:

« Ça va pas, non ? D'abord toutes ces pub', t'as besoin d' fric ?... Et pis t 'es tombé sur la tête ou quoi...? Et tout le reste, surtout ta chute, tu cherches les histoires avec qui, ou quoi ? A bientôt. »

 

 

 

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Une histoire sans nom

 

chapitre 1

 

Geoffrey de Kerwal reposa délicatement le parchemin sur la lourde table en bois et, à travers la pluie tombante, jeta un regard au vieux chêne qui était face à la fenêtre.

 

En dissimulant son impatience, il héla vigoureusement le tenancier de l'auberge « Au Merle Blanc ».

« Oh là... Tavernier, paie-toi donc céans de ces quelques écus. Ton accueil et ton repas étaient fort excellents, mais j'ai encore long voyage à faire. »

Sur une estrade de fortune, quelques troubadours donnaient un fabliau fort plaisant, l'un mimant le cri des mouettes, un autre celui du hibou, pour la grande joie des damoiselles et des enfançons.

 

Les moult galettes de blé noir et le chouchen commençaient à lui alourdir le bedainon et embrouillasser son esprit, mais il repensa à sa queste pour délivrer et épousailler une princesse retenue claquemurée par son propre père; en souhaitant ne pas arriver trop tard...

Il rafraichit son visage à l'eau d'une claire fontaine...

 

Son puissant et rapide cheval blanc l'attendait, justement là où il l'avait laissé, et hennit de joie en reconnaissant son maitre. Il se mit en selle avec élégance et rapidité avant d'éperonner son fringant destrier. Il fit un habile écart pour éviter un mendigot manchard, lansquineur et franc-mitou.

« Tenez, mon brave ami, mais ne buvez pas tout... », lui dit-il en lui tendant généreusement le contenu de sa bourse bien garnie.

(à suivre)

 

Observations de l'éditeur:

« Ouais... C'est plus ton style, ton genre... Mais, quand même, n'en fais pas trop... Et puis toutes ce histoires de moyen-âge, hein... On laisse tomber pour l'instant, d'acc... un peu de repos, peut-être...»

 

 

 

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Une histoire sans nom

 

chapitre 1

 

Ourgh jeta un regard un peu chèvre à la feuille de chou-géantibus déposée à l'entrée de sa caverne et nettoya sa massue et sa hache de silex taillé.

 

Il contempla les cadavres encore fumants du mammouth et du dindonosaure qu'il venait de tuer.

Il s'adressa brièvement à Argh, l' homme-loup, chaman de son clan: « Ourgh.... ourgh ? », lui demanda t-il. « Argh ! » lui répondit l'autre, fort peu poliment, avant de retourner aux deux projets qui le titillaient depuis quelques lunes: finir de mettre au point ses deux dernières inventions: la rhoue et le feuh...(il n'était pas encore tout à fait sûr des noms qu'il ferait breveter...).

 

Tout près de lui, Trallah, sa femelle préférée, fredonnait doucement « leur » chanson, celle sur laquelle ils s'étaient rencontrés... « Trallah, trallah... lahllah... »

 

 

 

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Une histoire sans nom

 

chapitre 1

 

Toute ressemblance avec

 

Hî-Ty observa attentivement son transmetteur ionique et revêtit soigneusement le scaphandre qui protégerait ses sept tentacules plumeuses.

 

Il regarda, par les hublots de sa soucoupe, la minuscule planète bleue qui avait été si jolie, parait-il, autrefois et

 

 

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Une histoire sans nom

 

chapitre 1

 

Toute ressemblance avec des personnes, des lieux ou des situations ayant pu exister serait, en règle générale, en partie fortuite.

 

La vieille dame repoussa mécaniquement le « Paru-Vendu » daté d'une quinzaine de jours et resserra frileusement son cache-col élimé.

 

Elle regarda à regret sa tasse vide et adressa un regard muet au patron du « Au temps des c_rises », dont le « e » effacé depuis longtemps n'avait pas été repeint.

« Laissez, madame Valjean... c'est pas pour un Viandox... c'est cadeau aujourd'hui, d' la maison... Et toujours pas de nouvelles de votre mari ? Toujours en voyage ? ». Elle secoua douloureusement la tête d'un air las.

Dehors, sous les décors annonçant les fêtes de Noël, une petite orpheline proposait timidement aux passants pressés et indifférents des cartes postales (un peu salaces), et aussi des crayons. Dans la rue voisine, un jeune garçon aux yeux cernés tenait maladroitement un bouquet de quelques roses blanches défraichies. Sur les boulevards, des taxis emplis de rupins en goguette faisaient jaillir des gerbes de neige fondue et glaciale sur la petite carriole d'un cul-de-jatte aveugle qui jouait « Douce nuit » et « Le régiment de Sambre et Meuse » à l'harmonica, pendant que, au loin dans nos campagnes, les anges entonnaient l'hymne des Cieux et et que l'écho redisait ce chant mélodieux...

 

Elle saisit péniblement de ses doigts gourds son misérable cabas contenant une boule de pain gris, un paquet de coquillettes et quelques déchets de viande (« C'est pour mon chat... », s'excusait-elle régulièrement.).

Courageusement, elle sortit affronter les bourrasques glacées, priant pour ne pas rencontrer sa logeuse, madame Thénardier; une brave dame pourtant, avec les soucis qu'elle doit avoir, et qui donne à la messe chaque dimanche.

 

Ses pas la menèrent péniblement en haut de la Butte, jusqu'à la pauvre demeure où l'attendaient ses sept enfants. L'ainée des filles, vêtue de son éternel sarrau rapiécé couleur de cendres avait tenté, de ses mains gercées, de nettoyer un peu le modeste logis et avait allumé dans l'âtre un humble feu avec ses derniers jouets en bois.

« Mes enfants, demain, nous irons tous ensemble faire une belle promenade en forêt... Vous rencontrez peut-être Madame la Fée... », leur annonça la maman avec un triste sourire. Le plus petit, haut comme trois pommes, jeta un regard anxieux et plein de fièvre à ses frères et sœurs. Puis il se remit à grignoter goulûment les rares miettes de pain qui restaient sur la table.

(à suivre)

 

Remarques de l'éditeur:

« Je vous avais récemment suggéré, de manière très amicale, de prendre quelque repos. Je constate que vous ne m'avez pas suivi sur cette voie. Je vous conseille fortement, maintenant, de consulter un très bon médecin, il en existe de spécialisés, pendant qu'il en est peut-être encore temps.

Par ailleurs, il serait bon que vous preniez sans tarder un rendez-vous avec ma secrétaire, afin de revoir avec elle certains détails du contrat qui nous lie, hélas, vous et moi. »

 

 

 

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Une histoire sans nom

 

chapitre 1

 

L'écrivain chiffonna la enième feuille qui sortait de l'imprimante et regarda pensivement une mouche voler...

 

Des chambres voisines lui parvenaient quelques cris oppressés et quelques râles étouffés, couverts parfois par le bruit des ambulances dans la cour.

L'infirmière referma doucement la porte.

 

Il poussa un profond soupir douloureux et, sans dissimuler son agacement, murmura pour lui-même: « P.... de b..... de m...., faut déjà que j' rachète de l'encre. »

 

« Dès demain, je me remets à écrire à la plume d'oie... oi...

« C'est vrai... quoi, oi-oi...

à

la...

 

...FIN »

 

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Communiqué du comité de soutien:

« Sous couvert de déconnade, en fait, plusieurs objectifs sont visés:

- une évocation des problèmes liés à l'écriture (quoi, comment, quel sujet, quel traitement) avec, au-delà, ceux liés à une possible diffusion, à travers un éventuel éditeur, vers des lecteurs à « accrocher », par un « ton » ou un « style ».

- des descriptions de quelques personnages plus ou moins communs dans nos régions, des caricatures souvent, parfois tendres ou ironiques, ou un peu cruelles...c'est pas méchant !

- la reprise de certains genres ou thèmes classiques, de la chanson de geste à la science-fiction, en passant par le polar, le conte et le roman social. A quelques anachronismes près.. »

 

 



01/07/2011
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